La depression : mécanisme et thérapies

A un moment, elle s’est installée. On ne l’a pas sentie venir. Quand a-t-elle commencé ? Etait-elle déjà là couvant sous nos habitudes ? Est-elle due aux problèmes, aux deuils survenus dans notre vie ? Quand le simple stress, la simple tristesse s’est-elle transformée en dépression ? Difficile de le savoir. Tout comme il est difficile de décrire la dépression de l’intérieur. La dépression, c’est comme si l’on se sentait anesthésié. Les choses nous touchent moins, la peine et la joie sont affadies. Voilà les symptômes.

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De temps en temps perce un éclair de souffrance. On avance dans le brouillard sans but, seulement poussé par ses habitudes. On dort mal ou on dort trop. On néglige sa vie parce qu’on a perdu le goût de vivre. On se sent différent de ce que l’on était avant.

Quelques idées fausses

On pense qu’on est le seul à ressentir autant de peine. On a tort. Selon les statistiques 20% de la population ressent les symptômes de la dépression au cours de sa vie. Regardez autour de vous une personne sur cinq connaît la même chose que vous. La dépression est une chose normale, courante, une étape de la vie. Cruelle, certes, mais une étape.

On pense que la dépression durera toujours. Que l’on a changé. Qu’il ne reste plus rien à vivre. On a tort. Sans intervention, les symptômes de la dépression se résolvent généralement d’elles-mêmes en trois mois à un an même si l’on a pas lancé de SOS. Parlez-en autour de vous : vous n’êtes pas le seul à avoir connu la dépression. On s’en sort. Même si vous pensez au suicide. Même si vous vous sentez pris dans un cul de sac, que vous n’avez plus d’horizon, que tout vous semble absurde et que vous souffrez. On s’en sort. Continuez à vous battre, à travailler, à sortir et n’hésitez pas à consulter parce que, tout bêtement : on s’en sort.

On pense que rien ne marche contre la dépression. Après tout c’est soi-même qui cloche alors comment y remédier. Une fois encore : on a tort. Pensez à jeter un coup d’œil sur les statistiques, on les trouve facilement sur le net : les médicaments sont efficaces (anxiolytique ou antidépresseurs), s’ils ne résolvent pas les problèmes, ils permettent de passer le cap de vos difficultés, sans trop souffrir en gommant vos symptômes. Certaines thérapies également, en tête d’elles, la thérapie systémique, les TCC (Thérapies Cognitives et Comportementales) ont apporté la preuve de l’efficacité de leur traitement. Alors même si vous avez la certitude que tout est fichu, je ne prendrai pas de gants pour vous le dire : vous avez tort !

Le mécanisme

Chacun dans la vie a besoin d’une certaine quantité de joie. Cette joie on la trouve dans la famille, dans son couple, auprès de ses proches, dans son travail, ses loisirs. Le problème c’est si l’une de ces sources vient à manquer. Un deuil, des problèmes dans son couple ou au travail, des changements liés à la fin d’une grossesse, tout cela va créer une frustration, cette frustration va engendrer une souffrance, parfois des problèmes d’alcoolisme. Cette souffrance a valeur de signal, elle nous indique que notre environnement ne nous convient plus. En un mot la souffrance nous indique qu’il nous faut changer. Elle nous fait comprendre que nous avons besoin de nouvelles sources de joie. Soit l’on écoute ce message soit on l’ignore. Si la situation se résout, la souffrance disparaît. Mais si elle persiste, le corps se met à s’y accoutumer et pour résister à cette souffrance, il s’anesthésie. C’est là que débute la dépression, on sent moins la souffrance mais en contrepartie l’on sent moins la joie aussi. Notre psycho est anesthésiée. On perd le goût des choses. Et comme on le perd, on agit moins, on abandonne ses sources de joie, on se retire de la vie sociale, on se réfugie dans l’alcoolisme, ce qui bien sûr intensifie la dépression et donc l’isolement etc. C’est un cercle vicieux que la psycho explique très bien.

Notre approche psychothérapeutique

La dépression touche un homme sur dix et une femme sur cinq au cours de leur vie. Pour en sortir, le traitement associe non seulement les médicaments mais surtout une psychothérapie.
Les thérapies vont notamment permettre de diminuer les sentiments d'auto-dévaluation et réduire la vision négative de l'environnement. Elles vont également intervenir sur le sommeil, la pratique d'activités plaisantes, etc. L'efficacité de cette approche dans la dépression est aujourd'hui bien démontrée, notamment associée à des antidépresseurs. De plus elle permet de diminuer fortement le risque de rechute. Et l'avantage de ces thérapies est qu'elles sont relativement brèves : 12 à 26 séances sont généralement prescrites.

Pour des depressions d'intensité modérée, Certaines thérapies sont basées sur la résolution des problèmes relationnels qui sont la cause de la dépression. Notamment, elles vont s'attaquer aux problèmes de couple ou aux difficultés professionnelles, à l'aide de jeux de rôles, de conseils de communication, etc. il s'agit en quelque sorte de "mini-psychanalyses" focalisées sur une situation donnée.