Thérapie pour enfants et adolescents

"L'enfant qui a une réaction insolite a toujours une bonne raison de l'avoir" - Françoise Dolto

A la différence de l’adulte, ce n’est pas l’enfant qui est demandeur de la thérapie. La demande de consultation émane, pour la plupart du temps, des parents, des institutions ou des tiers référents. Cette demande ne facilite pas toujours le début du travail thérapeutique avec un enfant réticent, voire intimidé, qui se retrouve face au thérapeute.
Par conséquent, il est capital de créer un climat de confiance avec l’enfant, puis les parents, afin que chacun puisse exprimer ses inquiétudes et ce qu’il ressent.

Quand faut-il consulter ?

Dès que vous remarquez un changement soudain dans le comportement de votre enfant : s’il perd son entrain, sa bonne humeur, s’il a des peurs, fait des cauchemars, s'il devient anxieux, etc.

Aussi, si vous rencontrez des difficultés liées à son éducation ou dans la relation qu’il partage avec vous (échec scolaire, respect des limites, isolement, etc.).

L’enfant peut avoir également besoin d’un espace de parole lorsqu’il traverse des événements familiaux particuliers : séparation des parents, déménagement, maladie, deuil, arrivée d’un frère ou d’une sœur.

Le thérapeute, adulte distinct des parents, va accompagner votre enfant à comprendre son vécu intérieur, et à répondre à ses questionnements.

Comment se déroule la thérapie ?

Pour l’enfant

L’enfant bouge, s’immobilise, joue. Il se manifeste avant tout à travers ces différents modes expressifs.
En consultation, l’enfant est incité à communiquer dans le respect de ses modes expressifs, en mettant à sa disposition par le thérapeute : des jouets (généralement des petits personnages, animaux, etc.), de la pâte à modeler, des feutres et du papier ou en utilisant un médiateur comme l’art-thérapie.
Les manifestations et les productions de l’enfant sont signifiantes. Elles mettent en scène ce qui préoccupe l’enfant psychiquement. Elles doivent ainsi être considérées comme un «discours», discours que l’enfant adresse à son thérapeute.
Le thérapeute interprète au fil des séances les productions de l’enfant. Ses interprétations, formulées dans le respect de modalités accessibles à la compréhension de l’enfant, visent à libérer le jeune patient de ce qui le perturbe psychiquement.

Pour l'adolescent

L’adolescence est une période difficile car elle est une crise de croissance qui bouleverse le jeune émotionnellement et le rend fragile. Pour cette raison, c’est aussi une étape déterminante dans la vie d’un jeune, une période difficile à vivre pour la plupart du temps parce qu’il est contraint de subir certains changements autant au niveau du corps qu’au niveau psychique.
Plusieurs troubles peuvent survenir, mais tout dépend de chaque adolescent.

Il est difficile de s’adapter à l’évolution de son corps, de son psychisme, de son environnement, de ses pulsions au cours de l’adolescence. Ceci est valable non seulement pour le jeune lui-même, mais aussi pour les parents. L’adolescence est la période du passage à l’acte. Parallèlement, c’est une période de crise dans la vie d’un adolescent. Généralement, un jeune adolescent peut sembler aller bien, mais en réalité, il cache au fond de lui-même un mal-être inexprimable que personne, d’après lui, ne peut comprendre. Ce mal-être le pousse le plus souvent à se rebeller, à faire des actes de folies incontrôlables.

Durant cette période, plusieurs problématiques peuvent apparaître comme les troubles alimentaires, de l’humeur, de la personnalité voire du comportement (conduites à risques, fléchissement scolaire, phobie sociale, ennui, morosité, mélancolie, passages à vide, dégradation du relationnel, etc).
La psychothérapie est une des alternatives proposée aux parents qui traversent une période difficile avec leur enfant. C’est une discipline qui sert, avant tout, de moyen d’expression pour l'adolescent. Parler, discuter, mais surtout être écoutés, sont indispensables pour ces jeunes. Ainsi, encadré par le praticien, l’adolescent se confronte à lui même, il comprend davantage ce qui lui arrive, trouve par lui-même son propre chemin et se rend compte de ses actes.

La première consultation ?

Tout dépend de l’âge de l’enfant (ou l’adolescent).

La plupart du temps, le thérapeute reçoit d’abord l’enfant, puis l’enfant et le(s) parent(s) accompagnateur(s), et, si nécessaire, le(s) parent(s) seul(s), avec la permission de l’enfant. Il les accueille et les écoute, le temps nécessaire, afin de leur permettre de s’exprimer.
Au cours de cette première consultation, le thérapeute pose un certain nombre de questions à l’enfant puis au(x) parent(s). Ensuite, il rend compte à l’enfant et au(x) parent(s) de ce qu’il a entendu, autrement.
En fin de première, deuxième ou troisième séance, le thérapeute va exposer les modalités d’une prise en charge psychothérapeutique pertinente au regard des difficultés perçues.
Il préconise:
– soit le suivi de quelques séances, suffisant à déjouer un problème circonscrit dans la vie de l’enfant,
– soit le suivi d’une psychothérapie analytique c’est-à-dire d’un travail thérapeutique qui permet de recouvrir rapidement un équilibre satisfaisant au plan pratique,
– soit le suivi d’une psychanalyse c’est-à-dire d’un travail thérapeutique en profondeur qui permet de dénouer jusqu’au conflit essentiel qui perturbe fondamentalement.

La durée de la thérapie

Les prises en charge thérapeutiques sont courtes car l’enfant est dans sa première structuration psychique. Si ses troubles proviennent d’une incompréhension ou d’un passage difficile de sa vie actuelle ou récente, il est aisé d’intervenir sur ces conflits afin de les déjouer.
En règle générale, une psychothérapie d’enfant impose le suivi d’une séance hebdomadaire ou bi–mensuelle.

La règle

Le thérapeute qui reçoit le jeune (enfant ou adolescent) ne dévoile pas aux parents les confidences de ce dernier. Néanmoins, le professionnel entretient tout au long du suivi thérapeutique un dialogue avec les parents. Il les tient informé des évolutions et avancées de l’enfant ou de l’adolescent.